
Le nom de Lotfi Laâroussi n’évoque sûrement pas grand chose aux plus jeunes de notre génération mais pour les plus anciens, sa notoriété s’appuie sur sa maturité physique et sa force de caractère. Il fait partie de ces fameux joueurs des années 70 et 80 qui viennent à l’esprit quand on évoque les milieux récupérateurs. Emblème du sale boulot, Lotfi Laâroussi a occupé durant toute sa carrière ce rôle indispensable de joueur de l’ombre que peu de fans de football reconnaissent. Symbolisé par une hargne alimentée par son désir de vaincre ses adversaires, il n’a laissé personne indifférent. En effet, nombreux sont ceux qui n’ont pas oublié combien Lotfi Laâroussi savait se montrer intraitable dans ses interventions. Il était l’homme que l’on adorait détester malgré un grand cœur qu’il affichait en dehors des terrains.
Lotfi Laâroussi vit le jour le 8 Octobre 1955 dans un quartier de Tunis où il grandit. Comme la majorité des jeunes de sa génération, son quotidien était composé d’interminables parties de foot où l’on tapait dans un ballon même dégonflé jusqu’à l’épuisement. C’était l’époque où Lotfi Laâroussi et ses copains arrangent des buts avec deux pierres. Sauf que l'une d’elles avait de forte chance de voler dès que l’on tirait dessus. Et les disputes s’en suivaient pour savoir s’il y avait bien but ou poteau. C’était également l’époque où l’on célébrait un but comme si c'était la finale de la Coupe du monde alors que c'était juste un trois contre trois avec des potes du quartier haut comme trois pommes. C’était aussi la belle époque de l’innocence où l’on jouait uniquement pour le jeu et rien d’autre. Depuis sa tendre enfance, Lotfi Laâroussi avait un caractère bien affirmé et une grinta qu’il a puisé chez sa famille pas comme les autres où le football est roi. Au Chez Lotfi Lâaroussi, on ne mange et on ne parle que football. Son père a été footballeur tout comme ses frères Moncef et Férid qui ont été internationaux à plusieurs reprises. Donc, pour le jeune Lotfi, il est difficile de résister à la tentation du ballon rond qui va devenir son meilleur ami jusqu’à en être envoûté.
Dès son plus jeune âge, Lotfi Laâroussi affichait un talent précoce qu’il va totalement exprimer en signant sa première licence avec l’équipe locale basée dans le quartier de Bab Saâdoun à Tunis : l’Union Sportive Maghrébine (USMa) anciennement connue sous l’appellation l’Union Sportive Musulmane (USMu). Le jeune garçon se révèle un joueur particulièrement solide et déterminé. Il compte suivre les traces de ses deux grands frères Férid et Moncef Laâroussi connus pour leur instinct de buteurs et pour avoir admirablement honoré les couleurs du club chez les seniors. Lotfi Laâroussi sait que s’il veut réussir, il doit progresser plus vite que les autres. Le jeune gravit rapidement tous les échelons des équipes jeunes en surclassant ses coéquipiers grâce à sa technique et sa combativité sur le terrain.
Évidemment, son rêve suprême le plus fou est de devenir un jour footballeur professionnel. Au cours de la saison 1968-1969, les seniors sont en mauvaise passe car ils végètent dans la zone des relégables. En fin de saison, Lotfi Laâroussi retiendra le mauvais souvenir de la rétrogradation des siens en seconde division. Il a également joué avec toutes les catégories d’âges des sélections tunisiennes jusqu’aux juniors. Tranchant et efficace, Lotfi Laâroussi n’était pas le genre de joueur à se faire dégager facilement.
A l’âge de 16 ans et demie, il est lancé dans le grand bain en se frottant aux seniors de son club. Il démontre
alors toute l’étendue de son potentiel. Mais Lotfi Laâroussi revoit ses ambitions car il n’entend pas se morfondre dans un football de seconde zone. Conscient de ses possibilités, il veut donner un second souffle à sa carrière. Mais, il lui faut sans doute un encadrement technique plus propice à son essor. Heureusement pour lui, ses bonnes capacités défensives ne vont pas rester longtemps dans l’ombre.
L’Espérance Sportive de Tunis lui ouvre ses portes. C’est un club qui lui est familier car il y a fait une brève escapade chez les jeunes pour quelques matchs avant de revenir à l’USMa son premier club, sur ordre de sa famille. Le très célèbre club de la capitale l’enrôle parmi la catégorie des espoirs, la fameuse anti-chambre de l’équipe première.
L’Espérance Sportive de Tunis lui ouvre ses portes. C’est un club qui lui est familier car il y a fait une brève escapade chez les jeunes pour quelques matchs avant de revenir à l’USMa son premier club, sur ordre de sa famille. Le très célèbre club de la capitale l’enrôle parmi la catégorie des espoirs, la fameuse anti-chambre de l’équipe première.
Gardant la tête sur les épaules, Lotfi Laâroussi est conscient qu’il a encore beaucoup à faire et à apprendre. L’EST représente pour lui le meilleur challenge pour capitaliser sa marge de progression.
Une grande satisfaction pour ce récupérateur de métier car son rêve devient réalité.
L’acclimatation se fait petit à petit pour l’ex-pensionnaire de l’USMa qui ne peine pas à glaner des places de titulaire lors de ses premières semaines en seniors, enchaînant les bonnes performances. L’EST sied de plus en plus à ses ambitions. Depuis qu’il évolue à l’EST, son entourage découvre qu’il a un caractère bien trempé. A l’entraînement comme lors des matchs, il n’hésite pas à se faire entendre et affirmer sa position. Ce qu’il reconnaît bien volontiers. Sur le terrain, Lotfi Laâroussi se révèle être un véritable “chien de garde” infatigable et ne montrant aucune faille, que ce soit dans le travail défensif, ou bien dans la relance en jouant simple et bien. Gagnant en confiance et enchaînant de bonnes performances avec une constance remarquable, Lotfi Laâroussi devient au fil du temps, l’un des éléments essentiels du dispositif espérantiste.
En club, Lotfi Laâroussi a vu défiler pas moins de sept entraîneurs étrangers et tunisiens en la personne du tchécoslovaque Vladimir Mirka, du yougoslave Stefan Bobek, du français Roger Lemerre et des tunisiens Hmid Dhib, Abderrahmane Ben Ezzedine, Mokhtar Tlili et Mrad Mahjoub. Au début de sa carrière au sein de son nouveau club, Lotfi Laâroussi se bat chaque jour pour aider son équipe à atteindre ses ambitions car l’EST n’a rien gagné depuis 1970. L’EST évolue en dents de scie jusqu’à la saison 1974-1975 où Lotfi Laâroussi commence à garnir son palmarès en remportant son premier championnat de Tunisie parmi les seniors. L’EST glane ainsi son 5ème trophée en terminant première avec un point d’avance sur son rival de toujours, le Club Africain.
L’année suivante, l’équipe de Lotfi Laâroussi termine ex-aequo avec l’Etoile Sportive du Sahel. Pour se départager, les deux adversaires se livrent à un aller-retour qui verra l’EST vainqueur pour la deuxième fois consécutive mais Lotfi Laâroussi et ses coéquipiers manquent le doublé en s’inclinant face au Club Africain en finale de la Coupe de Tunisie 1974-1975 et qui sera son plus mauvais derby jamais vécu.
Au cours de la saison 1978-1979, les résultats de l’EST sont insuffisants pour pouvoir truster les premiers rôles en championnat. Finalement, c’est le Club Africain qui s’adjuge le titre de champion, l’EST terminant quatrième avec cinq points de retard. Mais, Lotfi Laâroussi et ses camarades ne baissent pas les bras pour autant et comptent bien sauver leur saison en soulevant la Coupe de Tunisie.
En finale, l'équipe de Lotfi Laâroussi est opposée au Sfax railway sport (SRS). Une finale inédite dans l’histoire du football tunisien. Pour départager les deux prétendants, le trophée se joue sur deux parties au cours desquelles Lotfi Laâroussi a été un titulaire indiscutable. Après un premier match soldé par un nul équitable (0-0), l’EST réussit une semaine après, à prendre difficilement le dessus sur les sfaxiens dans un match décisif ponctué par cinq buts dont trois réalisations espérantistes inscrites par Abdelmajid Ben Mrad (14e min sur penalty), Hassen Feddou (44e min) et Abdelmajid Gobantini (75e min). Le score final de trois buts à deux permet à l'EST de glaner son quatrième trophée de son histoire après celui obtenu en 1975 et le deuxième pour Lotfi Laâroussi.
L’année suivante, l’équipe de Lotfi Laâroussi termine ex-aequo avec l’Etoile Sportive du Sahel. Pour se départager, les deux adversaires se livrent à un aller-retour qui verra l’EST vainqueur pour la deuxième fois consécutive mais Lotfi Laâroussi et ses coéquipiers manquent le doublé en s’inclinant face au Club Africain en finale de la Coupe de Tunisie 1974-1975 et qui sera son plus mauvais derby jamais vécu.
Autre moment mémorable à inscrire dans sa carrière de footballeur : le match amical disputé en juillet 1979 contre le très célèbre club phocéen de l’Olympique de Marseille. Dans le cadre de sa préparation d’avant saison, les français du sud traversent la méditerranée pour se rendre à Tunis sur invitation de l’Espérance Sportive de Tunis qui fête son soixantième anniversaire de sa création. Les marseillais veulent se refaire une santé de fer et reconquérir leur statut d'équipe dominante du football français suite à leur 12e place au classement général obtenue la saison dernière en championnat. Le jour du match, l’ambiance est assourdissante et surchauffée par les milliers de spectateurs présents au Stade Chedly-Zouiten. L’OM imposait le respect puisque l’équipe comptait dans ses rangs des internationaux français à l’instar de Marius Trésor, Didier Six et Marc Berdoll.
Le match a été d’une grande intensité. Emportés par la foule des grands jours, Lotfi Laâroussi et ses camarades ont développé un volume de jeu impressionnant et ont dominé les débats de fond en comble. Au final, les espérantistes sont parvenus à donner une raclée aux marseillais en scorant à plus d’une reprise dans les cages de Gérard Migeon, le portier adverse. Résultat final : quatre buts à un dont une réalisation de Lotfi Laâroussi. Une victoire méritée et pleine d’émotions qui a fait entrer l’espérance sportive de Tunis un peu plus dans la légende. Humiliés par les tunisiens, les dirigeants olympiens sont retournés à Marseille avec quand même une satisfaction dans leurs bagages, un certain Temime Lahzami dont le talent a éclaboussé le match ses dribbles déroutants et ses percées dans la surface adverse ponctuées par un but.
Au terme de la saison 1979/1980, Lotfi Laâroussi et son club se voient projeter en finale de la coupe de Tunisie après avoir validé leur ticket en battant en demi-finale le Club Athlétique Bizertin sur le score de trois buts à un. Mais, pour prétendre soulever la Coupe de Tunisie, l’EST se doit de terrasser son dernier adversaire et pas des moindres, le Club Africain, son ennemi juré.
Au terme de la saison 1979/1980, Lotfi Laâroussi et son club se voient projeter en finale de la coupe de Tunisie après avoir validé leur ticket en battant en demi-finale le Club Athlétique Bizertin sur le score de trois buts à un. Mais, pour prétendre soulever la Coupe de Tunisie, l’EST se doit de terrasser son dernier adversaire et pas des moindres, le Club Africain, son ennemi juré.
Le 24 Mai 1980, plus de 28.000 spectateurs envahissent le Stade Olympique d’El Menzah dans une ambiance électrique pour assister au derby tunisois. Lors de cette rencontre, Lotfi Laâroussi qui a joué toute la partie, a été accrédité d’une bonne copie en réalisant un gros travail tant défensif qu'offensif. Un match plein, sans aucun doute, son meilleur derby.
Lotfi Laâroussi n’a en outre pas hésité à se projeter dans la surface pour apporter du soutien à l’attaque espérantiste comme c’est le cas sur les nombreuses actions de l’EST où Lotfi Laâroussi faillit ouvrir le score sur un caviar mal exploité mais son tir à l'entrée de la surface de réparation est repoussé par le portier clubiste Mokhtar Naïli, pourtant la trajectoire du ballon était bonne.
Bien plus en jambes, mieux organisés et plus en confiance que leurs adversaires, les coéquipiers de Lotfi Laâroussi, en seconde période ont bien réagi après la pause. Les supporters espérantistes ont eu l’occasion de vibrer sur deux buts de toute beauté qui resteront gravés dans les annales du football tunisien. Tout d’abord, sur un premier but signé Abdelmajid Gobantini (33e min) suite à un geste technique somptueux. Sur un magnifique retourné acrobatique en pleine surface, le ballon heurte le poteau gauche du gardien clubiste avant de s'engouffrer dans les buts.
Lotfi Laâroussi profite de la pause pour saluer Habib Bourguiba, l'ancien président de la république tunisienne.
En deuxième mi-temps, Lotfi Lâaroussi est resté égal à lui même à l'image de son duel gagné contre le capitaine clubiste Mohamed Ali Ben Moussa. A cette époque, l'engagement physique et la virilité des joueurs étaient très intense. Les "les tacles par derrière" un peu trop musclés n'étaient pas autant sanctionnés par les arbitres qu'aujourd'hui car de telles agressions pures et simples faisaient partie de la tradition des footballeurs mais pouvaient causer de graves blessures.
Irréprochable dans les duels avec les attaquants clubistes, Lotfi Laâroussi a fait étalage de son sens du placement, de son omniprésence sur le terrain. Dans le couloir droit, il mettait une pression terrible sur les milieux adverses qui ne pouvaient conserver le ballon très longtemps.
54e minute de jeu, sur une jolie contre-attaque éclair parfaitement négociée par les attaquants espérantistes, Temime Lahzami sert magistralement Abdelmajid Gobantini sur le flanc gauche. Ce dernier déborde un défenseur clubiste avant d’assurer une ouverture géniale, un centre parfait dans la zone de réparation adverse. Hassen Feddou surgit et ne rate pas sa chance de faire le break d’une superbe tête plongeante en demi-volée. Une merveille, un vrai but d’attaquant et sans doute le meilleur but de toute sa carrière pour l’attaquant espérantiste. C'est la consternation générale chez les supporters clubistes, tandis que ceux de l’Espérance Sportive de Tunis, jubilent.
Sympathisant des Sang et Or, le Président Habib Bourguiba ne cache pas sa joie dans les tribunes d'honneur après le but de toute beauté de l'attaquant Hassen Feddou.
Sonnés, les protégés de l’entraîneur hongrois, André Nagy ne réussiront pas à réduire le score et les hommes de Mokhtar Tlili parviendront, sans trop de mal, à préserver les deux buts qui leur permettront de clore les débats.
Lors des dernières minutes du match, les coéquipiers de Lotfi Lâaroussi voulant finir en beauté, s"en sont donnés à coeur joie en faisant balader les malheureux clubistes de long en large du terrain par des jeux de passes et des gestes balle au pied qui avaient tout l'air d'une volonté de provoquer e d'humilier leurs adversaires du jour.
Un moment de gloire pour Lotfi Laâroussi et ses coéquipiers. L’EST a en tout cas montré suffisamment de caractère pour entretenir le rêve de se succéder à lui-même. Ainsi, les “sang et or” ont réussi à glaner leur cinquième coupe de leur histoire alors que pour Lotfi Laâroussi, une troisième coupe de Tunisie s’ajoute à son palmarès.
L'équipe des sangs et or était alors composée de : Kamel Karia, Montassar Ben Osman, Lassaad Dhiab, Abdelhamid Kanzari, Khaled Ben Yahia, Mohamed Ben Mahmoud, Lotfi Laaroussi, Adel Latrach (Fethi Trabelsi), Temime Lahzami, Abdelmajid Goubantini, Hassen Feddou (Kamel Soltani) et Mokhtar Tlili (coach).
Côté clubiste : Mokhtar Naïli, Adel Mouelhi, Lotfi Ben Khedher, Moncef Chargui, Kamel Chebli, Mohamed Ali Ben Moussa, Bechir Bach Hamba (Habib Gasmi), Ridha Boushih, Moncef Khouini, Hédi Bayari et Hassen Khalsi et André Nagy (coach).
Lotfi Laâroussi savait balayer la largeur du terrain pour couper les transmissions et les attaques adverses. Très combatif dans l’entrejeu et notamment sur son côté droit, il rend de grands services grâce à sa détermination dans les duels même aériens malgré sa taille moyenne.
Si on veut aller loin, il faut avoir du caractère et Lotfi Laâroussi avait son propre caractère qui le poussait à se battre sur le terrain. A son époque, on jouait d’une manière dangereuse. Lotfi Laâroussi en connaissait bien plus d’un rayon à ce sujet. Il savait aller au contact avec ses vis-à-vis. Pour déposséder ces derniers du ballon, Lotfi Laâroussi ne se privait pas d’user de tacles glissés souvent abordés par derrière avec les deux jambes à tel point que ses adversaires évitaient de se frotter à lui de peur de voir leur carrière brisée par une sale blessure. Lotfi Laâroussi n’est pas un casseur mais un gagneur. Mais dès qu’on le chatouillait, il avait tendance à rendre la monnaie de la pièce en devenant sportivement incorrect. Il tentait en moyenne une dizaine de tacles par match.
Sa rugosité dans ses interventions défensives étaient souvent rappelée à l’ordre par les arbitres tunisiens et étrangers. Ce qui lui a valu de récolter durant sa carrière une panoplie de cartons jaunes et rouges qui lui ont valu de suivre pas mal de matchs du haut des tribunes. Lotfi Laâroussi n’était pas qu’un simple récupérateur. Il pouvait proposer un très bon jeu de passes aussi longues que courtes. Sa technique et sa capacité à relancer le jeu faisaient partie de sa palette et complétaient son intelligence défensive.
Joueur généreux, Il se distinguait par un apport offensif non-négligeable sur son flanc droit. Il était capable de frapper même de loin. Dans le camp adverse, Lotfi Laâroussi pouvait se montrer redoutable en provoquant le danger par ses débordements et ses courses sur de longs mètres.
Pour Lotfi Laâroussi, les derbys étaient des matchs particuliers joués dans une ambiance particulière. Les chocs entre l’EST et le Club Africain étaient des rivalités anciennes où les joueurs partageaient la même soif de vaincre, voir même de vengeance. L’enjeu était sans aucun doute de la plus haute importance et c’était le meilleur moyen de se montrer.
Le milieu espérantiste n’aura pas eu l’occasion de montrer son potentiel puisqu’il terminera le match dans les tribunes après avoir été expulsé par l’arbitre. Un baptême de feu et une aventure internationale qui prennent fin dès son premier match. Lotfi Laâroussi perd la confiance du coach national et ne goûtera plus aux plaisirs de l’équipe nationale. Il n’a pas donc pas joué avec les couleurs de son pays autant qu’il l’aurait souhaité. Un coup dur dans sa carrière qu’il n’est pas prêt d’oublier.
1985, c’est l’année où Lotfi Laâroussi chausse pour la dernière fois ses crampons. Ce serait injuste de retenir qu'il n’a été qu’un simple milieu récupérateur destructeur. L’ancien pensionnaire de l’Espérance Sportive de Tunis a marqué de son empreinte les esprits par ses remarquables qualités mentales et physiques. Il était à la fois au four et au moulin. Un profil de joueur que l’on ne voit plus aujourd’hui dans notre championnat. Lotfi Laâroussi avoue avoir pris un réel plaisir et ressenti un immense honneur à défendre les couleurs de l’Espérance Sportive de Tunis avec qui il a marqué les plus belles pages de sa carrière. Lotfi Laâroussi est ravi d’avoir fait partie d’une génération dorée de joueurs talentueux sans qui sa notoriété ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Lotfi Laâroussi parle encore avec nostalgie des époques élogieuses de l’EST dont il a gardé d’excellents souvenirs.
En janvier 2009, le président de l’EST, Hamdi Meddeb estime que Lotfi Laâroussi, de par son expérience et son dévouement peut être d’un grand apport pour la famille “sang et or”. Il place ainsi sa confiance en le désignant au poste de délégué de l’équipe seniors de football, une tâche qui le ravit énormément. C’est l’occasion pour lui de se remettre dans le bain et de revivre pourquoi pas des sensations qu’il a connues, il y a plus de trente ans en tant que joueur. C’est en quelque sorte un geste de reconnaissance pour tous les efforts qu’il n’a cessé de déployer pour son ancien club. Malheureusement, cette nouvelle aventure va couper court.
Sinon, il est resté en contact avec quelques anciens coéquipiers qui ont fait les beaux jours de l’EST et des autres clubs tunisiens. Ils se retrouvent souvent au Belvédère plus précisément à “l’Observatoire du football”, un charmant petit café situé à proximité du stade Chedly-Zouiten. et géré par l’ancien reporter-photographe, Habib Masri avec qui, Lotfi Laâroussi entretient une amitié de longue date. Ce café dont les murs regorgent de photos de personnes célèbres qui ont fait la fierté du sport tunisien, constitue un espace où règne une ambiance conviviale. Lotfi Laâroussi ne manquent pas un rendez-vous de son club de coeur. En effet, l'ancien espérantiste est souvent présent notamment dans les tribunes d’honneur du stade de Radès pour encourager ses anciennes couleurs et dont il reste un supporter inconditionnel.
Aussi, à travers la presse et ses nombreux passages sur les plateaux, Lotfi Laâroussi ne manquent pas de livrer son regard sur l’actualité de son ancien club et sur le football tunisien en général.
Contrairement à la plupart des footballeurs et des sportifs tunisiens qui broient du noir après leur retraite sportive, Lotfi Laâroussi a su maintenir son cap pour assurer son avenir depuis qu’il était joueur. C’est en effet, grâce au regretté Hassen Belkhoja, l’ancien et honorable président de l’Espérance sportive de Tunis, que Lotfi Laâroussi a pu se voir offrir un travail fixe au sein de l’administration de la bourse des valeurs mobilières de Tunis. Depuis peu, Lotfi Laâroussi profite désormais d’une retraite paisible bien méritée auprès de sa petite famille.


Bien plus en jambes, mieux organisés et plus en confiance que leurs adversaires, les coéquipiers de Lotfi Laâroussi, en seconde période ont bien réagi après la pause. Les supporters espérantistes ont eu l’occasion de vibrer sur deux buts de toute beauté qui resteront gravés dans les annales du football tunisien. Tout d’abord, sur un premier but signé Abdelmajid Gobantini (33e min) suite à un geste technique somptueux. Sur un magnifique retourné acrobatique en pleine surface, le ballon heurte le poteau gauche du gardien clubiste avant de s'engouffrer dans les buts.

En deuxième mi-temps, Lotfi Lâaroussi est resté égal à lui même à l'image de son duel gagné contre le capitaine clubiste Mohamed Ali Ben Moussa. A cette époque, l'engagement physique et la virilité des joueurs étaient très intense. Les "les tacles par derrière" un peu trop musclés n'étaient pas autant sanctionnés par les arbitres qu'aujourd'hui car de telles agressions pures et simples faisaient partie de la tradition des footballeurs mais pouvaient causer de graves blessures.
Sonnés, les protégés de l’entraîneur hongrois, André Nagy ne réussiront pas à réduire le score et les hommes de Mokhtar Tlili parviendront, sans trop de mal, à préserver les deux buts qui leur permettront de clore les débats.
Lors des dernières minutes du match, les coéquipiers de Lotfi Lâaroussi voulant finir en beauté, s"en sont donnés à coeur joie en faisant balader les malheureux clubistes de long en large du terrain par des jeux de passes et des gestes balle au pied qui avaient tout l'air d'une volonté de provoquer e d'humilier leurs adversaires du jour.
Un moment de gloire pour Lotfi Laâroussi et ses coéquipiers. L’EST a en tout cas montré suffisamment de caractère pour entretenir le rêve de se succéder à lui-même. Ainsi, les “sang et or” ont réussi à glaner leur cinquième coupe de leur histoire alors que pour Lotfi Laâroussi, une troisième coupe de Tunisie s’ajoute à son palmarès.
Pour l'histoire, la finale a été arbitrée par Aïssaoui Boudabbous (en photo).
Côté clubiste : Mokhtar Naïli, Adel Mouelhi, Lotfi Ben Khedher, Moncef Chargui, Kamel Chebli, Mohamed Ali Ben Moussa, Bechir Bach Hamba (Habib Gasmi), Ridha Boushih, Moncef Khouini, Hédi Bayari et Hassen Khalsi et André Nagy (coach).
Lotfi Laâroussi savait balayer la largeur du terrain pour couper les transmissions et les attaques adverses. Très combatif dans l’entrejeu et notamment sur son côté droit, il rend de grands services grâce à sa détermination dans les duels même aériens malgré sa taille moyenne.
Lotfi Lâaroussi gagne son duel aérien avec Mohamed Ali Moussa |
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Lotfi Lâaroussi se débarrasse des deux clubistes Ridha Boushih et Mohamed Ali Moussa |
Pour ce faire, Lotfi Laâroussi usait de toutes ses armes pour s’affirmer sur le terrain quitte à jouer d’une manière dure voire déloyale souvent par le biais de tacles très appuyés. Ces gestes virils qui lui ont forgé sa réputation n’avaient rien à voir avec le beau jeu mais le milieu espérantiste devait s’employer à les exécuter au risque de se voir humilié par ses adversaires. C’était lui ou le joueur. Ses adversaires clubistes peuvent en témoigner.
La porte de l’équipe nationale étant ouverte à tout le monde, Lotfi Laâroussi travaille d’arrache-pied pour pouvoir intégrer rapidement le nid des Aigles, la seule carte qui manque à son parcours. Il fait alors preuve de patience attendant sagement son heure. Appelé sous les ordres de ... , il fait sa première apparition officielle en équipe de Tunisie un jour ‘d’hiver, d’automne…., 1980 contre le Sénégal.1985, c’est l’année où Lotfi Laâroussi chausse pour la dernière fois ses crampons. Ce serait injuste de retenir qu'il n’a été qu’un simple milieu récupérateur destructeur. L’ancien pensionnaire de l’Espérance Sportive de Tunis a marqué de son empreinte les esprits par ses remarquables qualités mentales et physiques. Il était à la fois au four et au moulin. Un profil de joueur que l’on ne voit plus aujourd’hui dans notre championnat. Lotfi Laâroussi avoue avoir pris un réel plaisir et ressenti un immense honneur à défendre les couleurs de l’Espérance Sportive de Tunis avec qui il a marqué les plus belles pages de sa carrière. Lotfi Laâroussi est ravi d’avoir fait partie d’une génération dorée de joueurs talentueux sans qui sa notoriété ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Lotfi Laâroussi parle encore avec nostalgie des époques élogieuses de l’EST dont il a gardé d’excellents souvenirs.
En janvier 2009, le président de l’EST, Hamdi Meddeb estime que Lotfi Laâroussi, de par son expérience et son dévouement peut être d’un grand apport pour la famille “sang et or”. Il place ainsi sa confiance en le désignant au poste de délégué de l’équipe seniors de football, une tâche qui le ravit énormément. C’est l’occasion pour lui de se remettre dans le bain et de revivre pourquoi pas des sensations qu’il a connues, il y a plus de trente ans en tant que joueur. C’est en quelque sorte un geste de reconnaissance pour tous les efforts qu’il n’a cessé de déployer pour son ancien club. Malheureusement, cette nouvelle aventure va couper court.
Sinon, il est resté en contact avec quelques anciens coéquipiers qui ont fait les beaux jours de l’EST et des autres clubs tunisiens. Ils se retrouvent souvent au Belvédère plus précisément à “l’Observatoire du football”, un charmant petit café situé à proximité du stade Chedly-Zouiten. et géré par l’ancien reporter-photographe, Habib Masri avec qui, Lotfi Laâroussi entretient une amitié de longue date. Ce café dont les murs regorgent de photos de personnes célèbres qui ont fait la fierté du sport tunisien, constitue un espace où règne une ambiance conviviale. Lotfi Laâroussi ne manquent pas un rendez-vous de son club de coeur. En effet, l'ancien espérantiste est souvent présent notamment dans les tribunes d’honneur du stade de Radès pour encourager ses anciennes couleurs et dont il reste un supporter inconditionnel.